Les mots et les concepts sont comme les prénoms, il leur arrive de passer de mode, de tomber en désuétude, voir même de complètement sombrer dans l’oubli. Qui aujourd’hui aurait l’étrange idée d’appeler son enfant Pépin ou Cunégonde ?
Il en est de même dans la vie des idées politiques, la monarchie absolue de droit divin par exemple, semble passée de mode pour un bon moment sous nos latitudes.
Tous les oublis ne sont pourtant pas définitifs. L’expérience montre que certains prénoms qui semblaient à une époque voués à la disparition, tels Jules et Louise, sont redevenus populaires et d’usage courant.
De la même manière, il y a fort à parier que le mot loyauté revienne en force dans le vocabulaire politique des années à venir.
La Loyauté
Le mot et le concept ont quasiment disparu de la sphère politique actuelle. Ils restent éventuellement associés à la règle de servilité moutonnière imposée dans les formations politiques, mais on leur préfère souvent le terme de « discipline de parti ».
La loyauté est un concept aujourd’hui cantonné à la vie privée, on dit d’un ami qu’il est loyal quand il est fidèle et digne de confiance.
La loyauté est une qualité morale qui s’exprime par le comportement, on lui associe généralement l’honnêteté, le respect des règles et la fiabilité.
N’est-il pas remarquable que dans le vocabulaire politique actuel le concept de « loyauté » ne soit plus JAMAIS associé à celui de citoyenneté ?
Loyauté et citoyenneté sont pourtant deux concepts liés. Comment imaginer la citoyenneté sans la loyauté du citoyen à la cité et aux autres citoyens ?
Le citoyen est celui qui appartient à la Cité. La Cité définit un groupe possédant des règles propres et une limite. Sans limite qui définit ce qui est dans le groupe et ce qui est en dehors, il n’y a pas de groupe. Une cellule à une paroi, une cité des murs et des lois. Enlevez la paroi d’une cellule et elle meurt. Il en est de même avec la Cité, enlevez-lui ses murs et ses lois : elle disparait. Tout organisme privé de d’une séparation avec le milieu extérieur se dissout et meurt.
Le citoyen est celui qui vit à l’intérieur des murs de la Cité et qui fait partie intégrante du groupe vivant dans la Cité puisqu’il répond aux critères d’appartenance au groupe et fait siennes les lois et normes de la Cité.
Le respect d’une seule de ces conditions n’est pas suffisant pour répondre au critère de citoyenneté or ne pas être loyal vis-à-vis du groupe des citoyens ou de ses lois détruit la deuxième, et la plus importante, composante de la citoyenneté.
Un lieu de naissance ou un lieu de résidence ne saurait suffire à établir la qualité de citoyen, la loyauté au groupe, hier la cité-Etat aujourd’hui la Nation, est le composant indispensable qui fait de l’individu un citoyen.
Un citoyen sans loyauté à la Nation n’est au mieux qu’un résident du pays dans lequel il habite. Dans la pire des situations, en cas de conflit d’intérêt ou de guerre, il devient un ennemi de l’intérieur, donc un traître.
Cette problématique émergeante de l’apparition d’un nombre croissant de citoyens déloyaux pose un problème très concret de sécurité. Avec une carte d’identité on peut en effet devenir fonctionnaire, policier, militaire, on peut accéder à des postes permettant l’accès à des informations confidentielles ou intéressant la Sécurité Publique et la Défense. Mais plus fondamentalement dangereux encore se pose le problème du droit de vote. Avec la citoyenneté française on peut voter et poser la main sur le gouvernail de la France.
« Ici il y a plus de 4 millions de Musulmans. On pourrait avoir une influence énorme lors des élections. Si nous ne présentons pas de candidats musulmans, pour qui allons-nous voter ? Nous devons étudier les différents partis et leurs programmes politiques, voir quels sont leurs buts, ainsi nous saurons lesquels de leurs objectifs sont les plus proches de nos intérêts. » Youssef Al Qaradawi, leader spirituel des Frères Musulmans lors de la 17 ème rencontre annuelle des Musulmans de France organisée par l’UOIF (Frères Musulmans) Bourget 2000.
« Quelqu’un qui possède une carte électorale, c’est quelqu’un qui possède une arme et qui est prêt à l’utiliser » Marwan Muhammad porte-parole du CCIF(Comité contre l’Islamophobie en France) lors de la 28ème rencontre annuelle des Musulmans de France organisée par l’UOIF (Frères Musulmans) Bourget 2011.
« La France vous a donné le droit à la double nationalité : pourquoi vous ne la demandez pas ? Ne soyez pas réticents, ne soyez pas timides, utilisez le droit que la France vous donne. Prendre un passeport français ne vous fait pas perdre votre identité turque » Tayyip Erdogan premier ministre turc, avril 2010 Paris.
L’apparition d’un nombre grandissant de citoyens déloyaux ouvre la porte ouverte aux dérives clientélistes, à l’ancrage politique d’intérêts étrangers hostiles ainsi que leur accès à l’argent public. Il s’ensuit en conséquence la perte de contrôle de certains leviers de pouvoir. Tout cela est devenu possible parce qu’il est présupposé qu’un citoyen français est naturellement loyal à la France et présente donc moins de risques qu’un étranger forcément lié à des intérêts extérieurs.
Or cela n’est plus vrai !
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