Peu après les travaux de la commission d'information parlementaire sur la pratique du port du voile intégral de M. Gérin qui évoquait dans ses conclusions l'inquiétant rapport Machelon qui préconisait notamment d’autoriser l’aide directe à la construction des lieux de culte, certains Maires enterrent déjà la loi de 1905 qui, séparant l'église et l'état, constitue le pilier de la laïcité française!
Les faits:
Le 17 décembre 2009, le conseil municipal décide "de mettre à disposition" un bâtiment appartenant à la municipalité à des associations musulmanes (dont l'association des musulmans de Pessac) alors qu'il est de notoriété publique que ces associations ont le projet de réaliser "une salle de prière" (euphémisme pour mosquée), M. Benoît déclarant lui-même dans le journal Sud-Ouest du 17 décembre "Il y aura effectivement un lieu de prière".
Afin de ne pas avoir l'air de violer la loi de manière trop manifeste, le conseil municipal et le Maire travestissent la réalité en prétendant
"offrir un lieu culturel" !
Voici une retranscription de la délibération du conseil Municipal du 17 décembre 2009, nous vous laissons juges du caractère grossier de la manipulation opérée aux dépends des citoyens pessacais et de la Laïcité.
Délibération du conseil municipal de Pessac
17 Décembre 2009
n° d’ordre : 09-517
Objet : Mise à disposition de locaux pour la création d’un centre culturel musulman aux échoppes.
Monsieur Jean-Louis HAURIE, Premier Adjoint au Maire, présente le rapport suivant :
La loi de 1905 définit les principes laïques de la République :
L’article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958 affirme que la République respecte toutes les croyances.
Ces principes encadrent les capacités d’intervention des collectivités locales qui, si elles ne peuvent subventionner aucun culte ont plusieurs possibilités offertes par la loi.
La problématique de lieux de culte pour les musulmans a progressivement émergé dans la société française. En 2008, on estimait à 2 000 le nombre de salles de prières sur le territoire français. Après la première, créée en Gironde en 1978, d’autres lieux sont apparus à Cenon, Castillon, Cadillac, Bègles… et un projet est en cours à Bordeaux.
A Pessac, la demande de salles de prière a émergé dans les années 2000. La Ville a affirmé depuis plusieurs années sa volonté de faciliter la pratique du culte musulman sur la commune qui s’inscrit dans le cadre d’une politique municipale fondée sur le respect des engagements de chacun, de l’intégration durable dans la cité pour tous et du développement social, culturel et économique.
La ville poursuit le dialogue avec les associations représentant les musulmans de Pessac pour tenir ses engagements et offrir un lieu culturel. Cette mise à disposition de locaux devra impérativement être accompagnée d’une convention qui réaffirmera le cadre dans lequel s’inscrit la Ville et les associations, à savoir :
Les associations ont donné leur accord pour travailler sur un projet s’inscrivant dans ce cadre.
Il est proposé au conseil municipal de valider le principe de mise à disposition de locaux pour la création d’un centre culturel musulman. Celui-ci sera installé dans un premier temps aux échoppes.
Le présent rapport mis aux voix est adopté à l’unanimité des suffrages exprimés.
Abstention de Melle Ufferte et M. Hourticq.
Le Maire soussigné, certifie exécutoire le présent acte, déposé en Préfecture le 22.12.2009 et notifié publié le 22.12.2009
Suivi de la signature du Maire.
Décryptage :
« Ces principes encadrent les capacités d’intervention des collectivités locales qui, si elles ne peuvent subventionner aucun culte ont plusieurs possibilités offertes par la loi. » La phrase n’est pas terminée ! il manque manifestement la fin qui devait être à peu près « pour contourner cette interdiction » dans l’esprit du rédacteur, finalement on comprend pourquoi la phrase n’est pas terminée…
Le paragraphe suivant nous explique qu’une problématique des lieux de culte musulmans a émergé dans la société française, on ne peut qu’être d’accord.
On apprend ensuite que la demande de lieux de culte musulmans apparaît à partir des années 2000 dans Pessac, jusque là rien de bien extraordinaire. Les choses étonnantes apparaissent juste après : «La Ville a affirmé depuis plusieurs années sa volonté de faciliter la pratique du culte musulman sur la commune» Certaines équipes municipales auraient-elles oublié que nous sommes dans une République laïque et qu’il n’est pas dans les attributions d’une mairie de promouvoir les activités cultuelles d’une croyance ?
« qui s’inscrit dans le cadre d’une politique municipale fondée sur le respect des engagements de chacun, de l’intégration durable dans la cité pour tous et du développement social, culturel et économique. » Fantastique morceau de langue de bois, dans laquelle l’auteur se perd lui-même dans un improbable et artistique mélange de mots, sans doute voulait-il dire « intégration sociale » et « développement durable » au lieu de « intégration durable » et « développement social ?» Qui peut savoir ?
En tout cas nous apprenons qu’à Pessac, faciliter la pratique du culte musulman «s’inscrit dans le cadre d’une politique municipale » en relation avec le « développement social, culturel et économique » là encore conception originale de la laïcité républicaine.
Le paragraphe suivant nous propulse, sans transition autre que celle «d’ engagements » pris par la ville auprès des organisations musulmanes, de la revendications de lieux de prières (mosquées) à l’octroi d’un lieu culturel. Etonnant non ?
« La ville poursuit le dialogue avec les associations représentant les musulmans de Pessac pour tenir ses engagements et offrir un lieu culturel. »
Voilà donc la fameuse « possibilité » évoquée dans la phrase incomplète au début du rapport de M. Haurie : remplacer le mot « cultuel » par « culturel ».
Une Mairie ne peut donner un bâtiment pour faire une mosquée à cause de la loi de 1905 ? Qu’à cela ne tienne, ce sera donc un bâtiment à vocation culturelle et personne ne verra rien !
Circulez braves gens de Pessac, l’équipe municipale fait du développement social, culturel et économique.
A partir de là tout est dit, il n’y a même pas besoin de s’étonner du contenu absurde de la convention que la Mairie prétend faire signer aux associations musulmanes : nos concitoyens musulmans y sont présentés comme appartenant à une « civilisation orientale » et possédant une culture différente de celle des autres habitants du pays puisqu’il faut des « passerelles » entre les deux et qu’en conséquence il apparaît utile de faire la « promotion des valeurs de tolérance et de respect entre les citoyens et l’encouragement d’initiatives citoyennes. » ce n’est plus d’un centre culturel mais d’un consulat iranien dont on semble parler!
Quoi qu’il en soit, cela ne semble pas troubler les associations musulmanes d’habitude fort susceptibles quand on fait des remarques sur la tolérance et le respect d’autrui entre les musulmans et le reste de l’humanité.
On peut imaginer que la perspective de « mise à disposition de locaux » municipaux, sans que personne n’évoque ni vente ni location, pour installer leur mosquée y est pour quelque chose.
« Les associations ont donné leur accord pour travailler sur un projet s’inscrivant dans ce cadre.
Il est proposé au conseil municipal de valider le principe de mise à disposition de locaux pour la création d’un centre culturel musulman. Celui-ci sera installé dans un premier temps aux échoppes.
Information intéressante, il semble que les promesses de la Mairie aux associations musulmanes comprennent une deuxième phase, toujours financée par les contribuables pessacais d’ailleurs, puisque l’installation aux échoppes n’est que le « premier temps » de l’opération.
Le présent rapport mis aux voix est adopté à l’unanimité des suffrages exprimés.
Il faut ici rendre hommage aux scrupules républicains de Melle Ufferte et de M.Hourticq qui ont refusé de participer, sans toutefois oser s’opposer, au dépeçage de la laïcité qui à eu lieu lors de ce conseil municipal.
« Le Maire soussigné, certifie exécutoire le présent acte, déposé en Préfecture le 22.12.2009 et notifié publié le 22.12.2009
Suivi de la signature du Maire. »
En signant ce document le Maire trahit la confiance de ses administrés et se rend coupable d’un abus de pouvoir, il sait parfaitement qu’il vient de donner une subvention déguisée (octroi d’un bâtiment) à des organisations projetant d’y organiser des activités cultuelles ("Il y aura effectivement un lieu de prière »), ce qui est parfaitement illégal au regard de la loi de 1905.
Vérité, valeurs et Démocratie s’associe pleinement à l’action citoyenne de l’Association de la Défense de la Laïcité à Pessac (ADLP) qui demande l’abandon définitif du projet illégal de mise à disposition gratuite d’un local municipal à fin d’y installer une mosquée sous couvert d’un projet culturel.
VV&D appelle tous les défenseurs de la Laïcité attachées aux valeurs républicaines à soutenir, en adhérant, l’action de l’ADLP et en participant au dépôt de recours au Tribunal Administratif pour abus de pouvoir contre M. Benoît, Maire de Pessac, s’il persiste à violer la loi de 1905.
VV&D soutiendra activement l'ADLP en collaboration avec Riposte Laïque
dans cet indispensable combat pour la préservation de la Laïcité dans notre pays.